Fontaine Notre-Dame de Rumengol, LE FAOU

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A 2 km E. du bourg, en direction de Saint-Rivoal, au lieu-dit Rumengol, se trouve un des sanctuaires les plus célèbres de la Bretagne.
Rumengol était déjà un sanctuaire druidique sur lequel, d’après la légende, Gradlon et Gwénolé, sauvés des eaux après l’engloutissement de la ville d’Is, s’installèrent et bâtirent une chapelle au Vème siècle, le culte chrétien remplaçant le culte païen.
L’église du XVIème siècle, maintes fois remaniée et agrandie renferme la statue en chêne massif de Notre-Dame-de-Rumengol datant du XVème siècle. L’origine de Rumengol est discutée. D’après certains spécialistes, il viendrait du breton " Ru men goulou deiz ", rouge pierre de la lumière du jour. Pour d’autres, ce serait " Itron Vari-Remed-Holl ", Madame Marie-de-Tout-Remède.
Cette dernière interprétation, la plus populaire, remonte probablement aux temps les plus reculés, à l’époque où les druides pratiquaient la médecine avec des potions magiques. Les pèlerins n’ont pas failli au souvenir de ce lointain culte, puisqu’ils venaient invoquer la maîtresse des lieux (Notre-Dame ou la divinité antique "Rouge pierre de la lumière du jour") pour la guérison de toutes les maladies.
La fontaine, à 150 m de la chapelle, date du XVème siècle ou début du XVIème. La source est protégée par un édifice formé d’une niche en plein cintre, dont le fond et les cotés sont garnis de bas-reliefs, et d’un toit en bâtières. Il n’y a donc pas de place pour une statue. Les bas-reliefs représentent l’Annonciation, au centre, saint Gwénolé et saint Fiacre de part et d’autre.
Le pèlerinage avait lieu du vendredi au dimanche de la Trinité. Les messes commençaient vers deux heures du matin. Au lever du jour, on transportait la statue de chêne dans l’oratoire construit à l’occasion du couronnement de 1858 ( il coïncide avec les visions de Bernadette Soubiroux !), et les pèlerins assistaient aux offices en plein air. Le pèlerinage par procuration était admis. On y envoyait quelqu’un en cas d’empêchement. Après avoir tourné sept fois autour de l’église, en chantant des cantiques, pour expier ses sept pêchés capitaux, les fidèles se rendaient à la fontaine, se pressaient pour boire quelques gorgées d’eau sacrée que les mendiants puisaient dans les bols de faïence. Nombreux étaient ceux qui y venaient à pied pour accomplir un vœu et qui faisaient des ablutions dans des cuvettes emplies de l’eau miraculeuse.
Ajoutons que notre Dame contribuait à sauver tous ses enfants fidèles, moralement et physiquement ; à sauver des sept pêchés capitaux, comme à guérir tous les maux ; mais aussi à préserver les jeunes en danger, les soldats, les marins...
On disait que, si le pèlerinage n’était pas réussi, les pèlerins qui l’avait accompli par procuration pour un moribond devait, à son retour, verser quelques gouttes de l’eau puisée à la fontaine sur les paupières du malade et aussitôt les yeux de ce dernier se renversaient dans leur orbite, le libérant ainsi de la douleur de la vie.
Source : Le Chemin des Fontaines, Roger LE DEUNFF, Editions DANCLAU, 1996, p.45

Le Faou vient du breton « faou » (hêtre) ou de « pou, pagus » (pays). Le lieu-dit Rumengol aurait été un centre religieux des Osismes, un des peuples gaulois des Celtes armoricains dont le territoire correspondait à peu près à celui du département actuel du Finistère. D’après la légende, Gradlon et Gwénolé sauvés des eaux après l’engloutissement de la ville d’Ys (sorte d’Atlantide bretonne), s’installèrent à Rumengol, convertirent les druides et bâtirent une chapelle, le culte païen étant remplacé au Vème siècle par le culte chrétien.
La chapelle était célèbre au Moyen-Âge. Le Grand Pardon de Rumengol (Notre-Dame de Tout remède) est un des pèlerinages les plus connus de Bretagne qui se déroule deux fois par an pour la fête de la Sainte-Trinité et pour l’Assomption. Il ne fut que brièvement interrompu par la Révolution française. La Fontaine de Dévotion dite de Notre-Dame est située à une cinquantaine de mètres de la chapelle. Elle est encaissée, accessible par deux escaliers latéraux et pratiquement invisible de la route. La source est protégée par une construction datant de 1792, avec pignon triangulaire et ouverture en ogive. Elle abrite deux statuettes, l’une de saint Fiacre, l’autre de saint Guénolé et un bas-relief de l’Annonciation réalisé en kersanton.
Cette fontaine considérée comme Universelle était accompagnée de plusieurs rites :
– Fontaine de la Mort lorsque le pèlerinage destiné à guérir le malade était inefficace, le pèlerin revenait à la fontaine pour y puiser l’eau et la verser sur les paupières du moribond, lequel était libéré des ses douleurs.
– Fontaine Oraculaire, puiser l’eau de la fontaine et en verser quelques gouttes sur les yeux du malade qui devait soit se rétablir aussitôt, soit mourir, dans ce dernier cas pour abréger son agonie, les pèlerins devaient faire trois fois le tour de la chapelle, pieds nus, dans le sens contraire du soleil.
– Fontaine Marieuse, lors des pardons de la Trinité et de l’Assomption il fallait passer la nuit dans la chapelle puis se rendre pour jeter une épingle dans la fontaine avant le lever du jour. Si cette dernière coulait le mariage se ferait dans l’année si elle flottait il faudrait attendre l’année suivante.
Source : https://www.fontainesdefrance.info/fontaines/la-fontaine-notre-dame-de-rumengol/

Description

Cours d’eau
?
Type de point d’eau
Fontaine
État du point d’eau
Bon état
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27/07/2021
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