Sur la commune de Crozon, se situe au village de Saint-Fiacre une chapelle éponyme datant pour certains éléments du XVème siècle. Détruite partiellement pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle a été restaurée en 1965. A côté coule une fontaine dont l’origine remonterait au XVIème siècle, sa structure a été modifiée par un agent Voyer en 1900. Aujourd’hui, elle présente trois pignons en pierre de taille, les niches à voûtes romanes ont été partiellement cimentées et fermées par des vantaux en bois. Le pavage situé à l’avant est délimité par un muret qui borde le lavoir vraisemblablement contemporain de la fontaine, mais cimenté au milieu du XXème siècle.
Au dos de l’édicule central est posée une pierre en kersantite, elle provient de la chapelle voisine et porte la date de 1578 et le nom d’un fabricien (membre du Conseil de Fabrique d’une paroisse) J.Coatquéas. Le Pardon de Saint-Fiacre (patron des jardiniers) se déroule le dernier dimanche de septembre, lors de celui-ci plusieurs traditions survivaient encore au début du XXème siècle. L’une consistait à plonger dans le lavoir après les vêpres, les pèlerins imploraient alors Saint Fiacre de les préserver de la gale et de la peste. L’autre rite consistait à arroser la tête des enfants avec l’eau de la fontaine, si l’on ne le faisait pas, ils pouvaient mourir dans l’année, soit subitement ou par maladie, autrement ils devenaient robustes et acquéraient ainsi de bonnes qualités, car ils bénéficiaient de la bénédiction de Saint Fiacre
Le mot “fabrique” désignait avant la séparation de l’église et de l’état, en 1905, le corps spécial chargé de l’administration de ses biens. Les membres de ce corps s’appellent “fabriciens”, ils étaient chargés de l’administration des revenus et dépenses, de l’entretien de tout ce qui appartenait à l’église.
Source : https://www.fontainesdefrance.info/fontaines/la-fontaine-saint-fiacre-11/
La fontaine fut remaniée en 1900 et se trouva affublée de trois niches dont l’une porte cette date. La plaque en kersantite au revers appartenait à la chapelle et porte les armes de la famille de Pentrez, sieurs de Rostellec, elle avait permis le classement de la façade de la chapelle parmi les monuments historiques. "D’or à un greslier d’azur, lié de gueules" soit un cor de chasse. A la pierre, à gauche du grand bassin, on y baptisait les nouveaux nés en cette fontaine de dévotion transformée en lavoir à qui on ajouta enfin un abreuvoir en allongement. C’est en 1891 que le conseil municipal de Crozon décide de la rénovation de la fontaine pour un budget prévisionnel de 152fr55 auxquels il faudra ajouter 100fr puisque les travaux seront bien plus onéreux que prévus. Curieusement, il existait un pardon et des ablutions que les habitants de Plougastel ne manquaient jamais, une fois par an. De l’eau était versée sur la tête des enfants par le curé afin de les prémunir de la maladie et tout particulièrement de l’eczéma. En 1914, l’eau fut aussi captée pour alimenter les prisonniers de l’Île Longue grâce à des motopompes sous cabane pour 1200m de conduite, une performance technique que la mairie rachètera pour 11700fr, après guerre pour qu’à partir de la fontaine du Yunic fut alimenté le bourg de Crozon. L’armée d’occupation allemande préleva de l’eau durant la seconde guerre mondiale mais fit assurer par les habitants le transport par citerne sur attelage. Une pompe à bras libre d’accès au gens de passage resta en service après 1944. Une nouvelle installation après la rénovation de la chapelle bombardée alimenta l’école du Cléguer. Le choix de recouvrir la source faisait suite à des incivilités de personnes qui y lavaient directement leur linge empêchant la consommation humaine. Le lavoir fut utilisé par des lavandières professionnelles.
Source : https://www.presqu-ile-de-crozon.com/crozon-morgat/cr-fontaines-001.php