"Située près de la Chapelle de Notre Dame de Bonne Nouvelle, cette fontaine est pour une raison inconnue, curieusement dédiée à Saint-Eutrope. C’est l’une des plus importantes de la région, elle date de 1698.
Un grand mur, surmonté d’une niche (celle-ci abritait autrefois, une statue de la vierge), protège un bassin entouré de pierres plates faisant office de sièges. Autrefois, on y baignait les reliques de Saint-Eutrope, et les pèlerins buvaient un verre d’eau. Cette fontaine est située à la cinquième station du parcours de la Grande Troménie.
Le lavoir contigu à la fontaine était encore utilisé dans les années 70."
Source : https://www.fontainesdefrance.info/
"On la trouvera facilement au bas de la rue étroite et bordée de maisons anciennes qui, partant de l’église, descend vers la route de Douarnenez. Après 200 m, on arrive à la chapelle Saint-Eutrope. La fontaine est à proximité. L’eau sort dans un petit bassin rectangulaire entouré de pierres et va s’écouler dans un grand lavoir.
L’édifice qui protège la source est un grand mur surmonté d’un entablement semi-circulaire coupé par une niche à coquille, contenant jadis la statue de la Vierge.
Il porte l’inscription suivante :
VEN. ET DISC. MESSIRE SENE VICAIRE PERPÉTUEL 1. CONAN MARCHAND DE TOILE. L’AN 1698.
Cette source, comme tant d’autres dans la région, était marquée par le sceau de la mort. On jetait dans la fontaine autant de morceaux de pain beurrés qu’il y avait de personnes dans la famille. A chaque morceau était donné un nom. Si deux tranches se collaient, c’était signe de maladie pour les deux personnes ; si la tartine flottait, beurre en-dessous, la personne risquait de mourir dans l’année. Pour celles dont les tartines surnageaient, l’existence était assurée.
Mais c’est le jour de la grande troménie que la fontaine a toute son importance, puisqu’elle est la quatrième station sur les douze qu’elle compte. Cérémonie exceptionnelle qui remonte à la nuit des temps : probablement déjà pratiquée dans le culte solaire celtique, elle a été reprise par l’église chrétienne.
Du breton " tro minic’hi ", le tour du refuge sacré, la troménie a lieu tous les six ans, le deuxième dimanche de juillet. Dès minuit, des pèlerins partent, pieds nus, sur le parcours sacré jalonné de huttes construites par les habitants et qui abritent les statues sorties pour l’occasion des églises et chapelles. L’après-midi, ce sont des milliers de fidèles qui suivent la procession derrière les reliques de saint Renan. Suivant la marche du soleil, elle passe près des pierres sacrées et franchit les paroisses de Plonévez-Porzay, de Quéménéven et de Plogonnec. Un sermon est prononcé sur la montagne.
La procession est marquée par douze haltes, douze stations donnant lieu à des chants et à des prières. La quatrième station est donc celle de la chapelle Saint-Eutrope et de la fontaine Notre-Dame. Le prêtre plongeait les reliques de saint Eutrope dans la fontaine Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, " Itron Vari Kelou Mad ". On disait alors que l’eau donnait une force prodigieuse. Le fabricien offrait un verre d’eau à tous ceux qui venaient baiser la relique ... De vieilles mendiantes proposaient aussi, pour quelques pièces de monnaie, une écuelle d’eau qu’il fallait faire couler dans le cou et dans les manches.
Jadis, les mères y trempaient leurs enfants pour les rendre insensibles à la douleur."
Source : Le Chemin des Fontaines bretonnes, Roger LE DEUNFF