Cet ensemble fontaine lavoir fut bâti au 19e siècle. La source alimente une fontaine voûtée en berceau plein cintre dont le trop plein s’écoule par un canal de pierre dans le lavoir. Délimités par des
pierres de taille, les deux bassins dallés servaient au lavage et au rinçage. Le niveau d’eau était régulé par des planches amovibles glissées dans les encoches taillées dans les pierres de champ.
La quiétude du site ne doit pas faire oublier la pénibilité physique du lavage à la main en toute saison, à genoux dans le « carrosse », savonnant, frottant sur les dalles inclinées, rinçant, essorant, ni la sévère montée qui attendait les laveuses, poussant leur brouette chargée du linge destiné aux besoins domestiques du château de Kerrousseau construit sur le contrefort.
Car ce lavoir privatif fait partie de l’ancien fief de « Kerousseaux », attesté dès 1464. Ses seigneurs successifs, Lopriac, puis Guimarho et du Perenno au 17e s., étaient vassaux de la principauté de Rohan Guémené. Situé stratégiquement en hauteur et sur la voie reliant Pont-Scorff à Quéven qui passait par le pont de Frémeur sur le Scave, le domaine comprenait en 1710 un manoir, une chapelle dédiée à saint Maudé, un colombier, deux métairies nobles, une vingtaine de tenues (fermes) et un moulin (dès 1670), situé sur le ruisseau de Kerrousseau (vestiges toujours visibles en contrebas).
A la fin du 18e siècle, la famille de Kerpaën, alliée aux Marnières de Guer, remplace le manoir par un château de plaisance inspiré de l’Hôtel Gabriel (1732) à Lorient, du nom de l’architecte de la Compagnie des Indes : élévation à neuf travées avec de larges baies ouvertes sur le parc et la vallée, structurée par des avant-corps central et latéraux...
Propriété des Le Brize à la veille de la guerre 1939-1945, le domaine accueille les Pères Blancs réfugiés de Kerlois (Hennebont) avant d’être réquisitionné par les officiers allemands qui en feront un lieu de villégiature. En août 1944, surpris par les alliés, ils quitteront les lieux en y mettant le feu. On peut encore voir ses vestiges, les ruines des caves, le mur d’enceinte, les grilles et un imposant puits circulaire autrefois compris dans un mur d’enclos.
Encore écrit Kerruisseau, le lieu pourrait porter le nom de la famille Rouaud, Roudault ou Rouzaut dont le blason figurait dans l’église paroissiale en 1676.
Texte Jacqueline Le Calvé en collaboration avec le Comité Historique de Quéven.
Source : https://www.queven.com/wp-content/uploads/2018/11/5_Chateau_de_Kerruisseau_Queven.pdf
Fontaine lavoir de Kerrousseau, QUEVEN
Description
- Cours d'eau
- ?
- Type de point d'eau
- Fontaine, Lavoir
- État du point d'eau
- degrade
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- Publié le
- 11/12/2022
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